Les termes de Lumières « serbes », « néo-helléniques », « bulgares », « roumaines » ou « ottomanes », dont la signification peut sembler évidente, soulèvent toujours un certain nombre de questions. Ce colloque sera l’occasion d’examiner comment l’idée de « Lumières », perçue comme une catégorie historique distincte, voire comme une étape de l’histoire universelle, a été inscrite dans les histoires locales, et notamment dans les récits historiques, philosophiques, littéraires ou économiques des XIXe et XXe siècles. 
Ces processus de nationalisation seront étudiés en tenant compte des problématiques propres aux différents contextes culturels et linguistiques. Cela impliquera de poser à nouveaux frais les questions : Pourquoi les Lumières ? Quelles Lumières ?
En effet, relire des textes produits dans une aire culturelle où le lien social reste solidement ancré dans le religieux, et se fondant sur des traductions et des interprétations quelquefois approximatives mais souvent fécondes, ne va pas toujours de soi. Une telle approche implique aussi de repenser les frontières et les oppositions imposées par des traditions de pensée : raison/préjugés, cosmopolitisme/particularisme national et universalisme/relativisme historique.

Intervenants :

• Bertrand Binoche : Nouvelle réponse à la question : qu’est-ce que les Lumières ?
• Christos Hadziiossif : L’historien et le souverain
• Franck Salaün : Faut-il nationaliser les Lumières ?
• Jean-Pierre Schandeler : La mobilisation des Lumières dans quelques crises contemporaines

Modération : Chryssanthi Avlami

ναρκτήριες ομιλίες: ο Διαφωτισμός σήμερα