À l’occasion de la sortie du livre De l’école Giffard à l’Institut français de Grèce (1907-2022) publié par l’École française d’Athènes, l’Institut français de Grèce invite les deux auteurs, Lucie Arnoux-Farnoux et Nicolas Manitakis, à présenter leur ouvrage.

À partir d’archives que l’IFG a mis à leur disposition, Lucie Arnoux-Farnoux, maître de conférences en littérature comparée à l’université de Tours et traductrice littéraire, et Nicolas Manitakis, professeur associé d’histoire culturelle de la France à l’Université d’Athènes, retracent cette histoire philhellène de plus d’un siècle.

Dans la grande famille des instituts culturels étrangers en Grèce, l’Institut français de Grèce est de très loin le fils ainé. Dès 1907, l’Ecole française d’Athènes d’archéologie fonde, à proximité de ses locaux au pied du Lycabette, une école d’enseignement du français à destination de la jeunesse grecque. Ce premier établissement a d’emblée connu de nombreux développements qui ont favorisé la connaissance mutuelle des cultures grecque et française. Dans les années 1930, l’Institut d’études françaises s’est émancipé progressivement de l’École d’archéologie d’Athènes avant de devenir en 1946 un établissement doté d’un statut propre, sous l’autorité de son premier directeur Octave Merlier.

Né d’une mission de renforcement de la présence française, l’Institut français s’est ouvert dès ses débuts à la société hellénique de son temps, tissant des liens durables avec les Grecs, autour de la langue et de la culture. Dans les années 1920 avec l’arrivée des réfugiés grecs d’Asie mineure, sous l’occupation allemande durant la seconde guerre mondiale, puis dans les troubles de la guerre civile, l’équipe de l’Institut s’est tenue aux côtés des Grecs. Dans les années d’après-guerre, c’est un véritable réseau d’enseignement culturel français qui s’est développé, promouvant des pédagogies innovantes et jetant des ponts vers les universités françaises, publiant aussi les travaux de nombreux intellectuels athéniens avant que des institutions grecques ne prennent le relais. Dans l’animation de la vie culturelle athénienne, proposant expositions, films et conférences, accueillant à Athènes artistes et intellectuels français, l’Institut a occupé une place déterminante dans le dialogue des cultures.

Aujourd’hui, l’Institut français de Grèce, au sein du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, répond à sa vocation de diffusion de la langue et de la culture françaises en Grèce et à la mise en place de coopérations durables entre institutions de nos deux pays, notamment en matière éducative et universitaire. Aux côtés de l’École française d’Athènes, dans une profonde amitié pour la Grèce, tissée tant dans les joies que dans les épreuves politiques et économiques partagées sur plus d’un siècle, l’Institut français de Grèce continue d’être un lien majeur entre la France et la Grèce, entre les Français et les Grecs dans toute leur diversité d’hier et d’aujourd’hui.